Partons d’un constat simple. Encore beaucoup d’entreprises et de professionnels ne comprennent pas la valeur des prestations de création de contenu. En temps que freelance, c’est parfois un peu frustrant de recevoir des réponses comme « je ne m’attendais pas à ce prix là » ou « je peux faire ça moi-même ».
Si on veut arriver à être « legit » (je fais beaucoup de formations avec des intervenants québécois et ça commence à se voir), il faut que l’on sensibilise nos clients et nos prospects.
Alors, avec 3 collègues freelances, on s’est lancé dans l’écriture d’un article à 8 mains pour apporter notre vision des choses…
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Une petite présentation avant de commencer !
Si vous lisez cet article, vous devez déjà me connaître un peu et savoir ce que je fais. Pour les nouveaux arrivants : moi, c’est Amandine, je suis freelance Communication. Je booste la visibilité des entrepreneur.e.s et PME en travaillant diverses facettes de la communication.
Pour cet article, j’ai invité 3 freelances Rennais à collaborer :
👉🏼 Stéphanie Pierre, photographe spécialisée dans le portrait professionnel, les reportages et événementiels corporate
👉🏼 Myriam Gabrielle Prot-Poilvet, illustratrice et motion designer 2D
👉🏼 Oseï Ari, webdesigner spécialisé dans la création de sites vitrines et e-commerce performants sous WordPress
Merci à eux d’avoir accepté de co-écrire cet article avec moi !
Mais d’abord, c’est quoi la création de contenu ?
« La création de contenu est une pratique qui consiste à concevoir un support dans lequel vous partagez le résultat d’une analyse, une expertise, une vision, des idées. » – Définition de La Chaîne Web
C’est vrai que c’est un terme très vaste ! Myriam nous propose de regarder de plus près les deux mots.
- D’abord, il y a « contenu« , que je définirais comme un message qui est publié ou transmis. Il y a plusieurs paramètres à ce message : non seulement sa signification, mais aussi qui émet ce message, et qui le reçoit. La dynamique émetteur / récepteur est parfois omise et pourtant elle est essentielle. La façon dont le message va être reçu ou circuler va grandement varier en fonction de qui émet le contenu et de qui le reçoit.
- Et puis il y a « création« . Comme je me définis comme une créatrice et que j’ai le statut d’artiste, cela décrit très bien mes deux activités d’illustratrice et de motion designer. Dans le mot création, il y a la notion de fabrication, d’artisanat, de savoir-faire. Il y a aussi un petit quelque chose de plus, qui est propre au créateur ou à la créatrice, son style, sa patte.
La création de contenu, pour moi, pour nous, c’est tout ce que vous allez communiquer de votre entreprise. Votre site web, votre blog, vos réseaux sociaux, vos visuels (graphisme, photos, vidéos), vos supports de communication papier, vos podcasts (même si c’est encore différent). Pour résumer, c’est tout ce qui est visuel, textuel ou même audiovisuel.
Elle consiste à transmettre les valeurs et l’ADN de votre entreprise à travers diverses publications, sous forme écrite, visuelle et/ou audio, et ce afin de fédérer une communauté auprès de vos clients, collaborateurs et mécènes.
Pourquoi c’est compliqué de valoriser cette création de contenu ?
On l’a tou.te.s eu, ce prospect/client qui nous dit que « c’est trop cher pour ce que c’est« . Les métiers de création de contenu sont encore peu reconnus par les entreprises comme des métiers « utiles » à leurs yeux. Avec la démocratisation des outils numériques, des tutoriels et des logiciels ou plateformes freemium, les clients sont tentés de vouloir faire seuls, ce qui est tout à fait légitime. Mais il faut garder en tête que ces outils ne remplacent pas un métier.
Difficile de mesurer le ROI pour certains, inutile pour d’autres. En tout cas, pour certains prospects ou clients, il y a une incompréhension des tarifs des freelances créateurs de contenu.
Myriam nous partage son point de vue, et je trouve qu’elle a très bien résumé :
Je comprends assez bien que des clients puissent avoir ces objections. Je me mets à leur place. Cela tient à la difficulté à évaluer le travail requis, je crois. Si une personne dit « moi aussi je peux le faire », c’est qu’elle pense qu’elle a les compétences et le temps pour réaliser cette création de contenu.
Parfois c’est tout simplement vrai. Cela arrive à des entreprises de déléguer des choses qu’elles savent déjà faire mais pour lesquelles elles ne veulent plus investir de temps en interne comme elles le faisaient jusque là. C’est de la délégation ou de la sous-traitance tout ce qu’il y a de plus classique. On remarquera que l’entreprise qui maîtrise réellement la compétence pour faire de la bonne création de contenu sait très bien qu’il faut bien plus qu’un claquement de doigts pour obtenir des bons résultats, et c’est même pour cela qu’elle recherche de l’aide !
Parfois, la personne qui dit « moi aussi je peux le faire » est une personne qui ne connaît pas notre métier et qui essaie d’évaluer le temps et les compétences nécessaires en devinant. Et c’est là qu’elle peut faire des erreurs d’appréciation et c’est normal. Plus on connait un domaine, plus on en connait les difficultés. A l’inverse, si on le connait très peu, on peut faussement croire que c’est très simple (ça s’appelle l’effet Dunning-Kruger et c’est tout à fait sérieux… mais aussi naturel). Comme je fais des dessins très réalistes ou du motion design, la plupart des gens ne pensent pas qu’ils peuvent le faire eux-mêmes.
Cela ne veut pas dire pour autant que cela leur est facile d’évaluer la difficulté ou le temps que peuvent prendre leurs demandes. Surtout quand c’est contre-intuitif. Par exemple, en motion design, il y a des choses très bluffantes qui sont assez faciles à faire, et d’autres qui ont l’air très simples et qui demandent énormément de travail.
En tant que photographe, Stéphanie nous confie que la valorisation de création de contenu est devenue plus complexe avec l’évolution constante des smartphones. Leur qualité en matière de prise de photos s’est largement améliorée, tout au moins pour un usage au quotidien, faisant ainsi de nos smartphones nos appareils photo de poche par prédilection. En quoi est-ce un problème ?
Beaucoup de personnes aujourd’hui pensent qu’elles peuvent faire elles-même tout leur contenu visuel grâce à leur smartphone. C’est vrai… Et c’est faux ! Si effectivement la technologie photographique a beaucoup évolué ces dernières années, permettant ainsi de faire des captures tout à fait respectables avec son téléphone. Il n’en reste pas moins que cette pratique a ses limites.
Utiliser des photos prises avec son téléphone pour mettre en avant les coulisses de son entreprise via Instagram ou Twitter, oui bien sûr ça fonctionne bien (à condition de savoir se servir correctement de son téléphone). C’est ludique, ça humanise et ça implique en plus les collaborateurs dans la vie de l’entreprise. Mais il faut garder à l’esprit que cela reste des photos « instantanées », et qui plus est, si celles-ci ne sont pas un minimum « soignées » vous pouvez vite vous retrouver avec une ligne éditoriale bâclée.
Concernant vos contenus officiels (plaquettes marketing, relations presse, site web, lancement de produits,..), au risque d’être directe, oubliez votre téléphone si vous voulez respecter votre image de marque et être crédible auprès de votre clientèle. Un objectif photo embarqué dans un smartphone est un gadget, ni plus ni moins ! Un smartphone ne remplacera jamais la technicité et la qualité de rendu d’un appareil photo. Mais par-dessus tout, ça ne remplacera pas la qualité d’expertise et le savoir-faire du photographe professionnel derrière l’appareil ! Car oui produire du contenu visuel, c’est un métier.
Que faire alors ? se demande Myriam. Le ou la cliente peut se sentir un peu coincé… Il doit se fier à toi, l’expert.e, pour savoir la difficulté et le prix de ce qu’il ou elle désire. Très inconfortable ! D’abord parce qu’il ou elle n’est pas sûr.e de ce qu’il ou elle veut (est-ce que c’est une bonne idée, est-ce que ça va remplir son objectif, est-ce qu’il y a une façon moins chère d’obtenir le même résultat ?) et que maintenant il ou elle a doublement besoin de toi, le freelance : pour l’aider à définir ce qu’il lui faut d’abord, et pour le chiffrer ensuite. Sachant qu’à la fin, c’est pour te payer une prestation, ce qui peut donner l’impression que tu es juge et partie, non vraiment, ce n’est pas confortable !
Heureusement, je crois qu’il y a une façon d’établir la confiance et de redonner de l’autonomie au client sur ses choix : la pédagogie. Plus on explique au client ses options, les conséquences de ses choix, nos méthodes de travail, les techniques que l’on utilise, les résultats que l’on obtient, plus on lui rend sa liberté de juger ce qui est bon pour lui ou elle et de nous faire confiance.
Cette discussion permet aussi souvent au client ou à la cliente de réfléchir à ses priorités. On lit souvent : « qualité (dans le sens de complexité de la réalisation demandée), rapidité, prix : tu dois en choisir 2 maximum ».
Un projet complexe, rapide et pas cher, ça n’existe pas ! Ces trois facteurs sont intimement liés. C’est aussi une des raisons pour lesquelles je conseille à mes prospects de me donner leur budget et leur planning si les deux sont contraints. C’est le meilleur moyen de garantir que je leur proposerai quelque chose de bien dimensionné pour eux, et même optimisé.
Ok, alors ça apporte quoi la création de contenu ?
Eh bien, en fonction des supports, elle peut avoir bien des objectifs :
- Aider l’entreprise à être reconnue, grâce à un logo, une charte graphique, un site web…
- Créer une véritable image de marque avec un style bien défini sur les supports de communication papier, les photos, les vidéos… Et donc construire une communauté autour de votre ADN de marque en utilisant des éléments visuels et textuels reconnaissables et uniques à votre entreprise
- Augmenter la visibilité de votre entreprise, en ayant une présence en ligne ou grâce à des supports de communication visuels (supports imprimés, photos, vidéos…)
Pour Oseï, de plus en plus d’outils existent pour “rendre accessible sans connaissances technique” la création de sites web. Les argumentaires nous donnent le sentiment qu’on peut s’en sortir seul.e en achetant un service souvent sous forme d’abonnement. C’est effectivement rassurant de dépenser de petites sommes chaque mois plutôt qu’un accompagnement complet dès le départ. Malheureusement entre les limites de personnalisation qu’offrent ces outils + le manque de connaissances en HTML/CSS/PHP, on finit par s’accommoder d’un site pas mal alors qu’on voulait marquer les esprits. On laisse même parfois de côté des sujets importants comme la sécurité, le référencement, la réglementation ou la conversion, estimant qu’on a déjà bien galéré pour en arriver là.
J’encourage tout le monde à devenir autonome pour faire des économies cependant lorsqu’on a une boutique à faire tourner, il faut se concentrer sur l’essentiel. Même si votre boutique est en ligne, vous apportez plus de valeur à votre business en précisant votre vision qu’en gérant des bugs techniques.
Dans le domaine de Myriam, avec les créations en illustration ou en motion design, créer du contenu, c’est, pour elle, incarner la marque et sa voix. C’est se faire remarquer en portant un message, mais pas un message générique qui pourrait provenir de n’importe quelle entreprise : un message hautement personnel, qui ne ressemble qu’à la marque qui l’émet. C’est une façon d’interpeller, de parler au cœur et à la raison à la fois.
Je remarque cela en particulier pour les marques durables, qui sont les marques auxquelles je m’intéresse le plus. Ces marques doivent non seulement captiver par leurs produits et leur univers, mais aussi par leur discours et leurs valeurs. C’est très difficile de réussir à parler sur autant de niveaux à la fois, et je crois que l’illustration et les vidéos animées le permettent.
Du point de vue photographique, pour Stéphanie la création de contenu permet de marquer les esprits par des visuels pertinents. Car, comme le disait ce cher Confucius, « Une image vaut mille mots. » Difficile de ne pas lui donner raison tant la communication par l’image est devenue indispensable de nos jours. Une révolution de l’image que l’on doit en grande partie au développement des réseaux sociaux sur lesquels les visuels photo et vidéo y sont dorénavant omniprésents. D’autant plus que les algorithmes taquins de ces mêmes réseaux sont là pour nous rappeler à l’ordre si nous oublions d’associer un support visuel à nos publications écrites. C’est simple, pas d’image, pas de visibilité ! Ou très très peu… Il en va de même pour tous vos contenus officiels. Comment imaginer aujourd’hui concevoir des plaquettes de présentation ou son site internet sans images, cela paraît impensable.
Pourquoi faire appel à un/des freelance.s pour créer du contenu pour son entreprise ?
Maintenant qu’on sait que la création de contenu, c’est important, il va falloir passer à l’action ! Entre « je fais tout moi même » ou « je dépense tout mon budget dans une agence », il existe une solution intermédiaire : LES FREELANCES 🙌🏼.
Pour notre webdesigner, un bon freelance :
- vous évite les erreurs qui coûtent temps et stress,
- anticipe vos besoins,
- vous forme pour devenir autonome.
Dans le cas du webdesign, les freelances ont généralement peu d’intérêt à vous maintenir dépendants. C’est principalement en trouvant de nouveaux clients qu’ils augmentent leur tarif journalier. Trouver un freelance est indéniablement la solution la plus économique sur le moyen-long terme pour obtenir une présence web convaincante.
Pour Myriam, que ce soit un freelance en direct ou via une agence, ce que vont chercher les clients en illustration ou motion design c’est avant tout un style. Certains vont se sentir rassurés de passer par une agence pour être sûr que le projet va être bien géré. Ils pensent que les artistes n’ont pas les pieds sur terre ! C’est loin d’être le cas. Les bons freelances sont très organisés, et ils savent faire de la gestion de projet. Ce qu’ils ou elles veulent, c’est que leur client ou cliente soit satisfait.e à chaque étape du projet.
Selon Stéphanie, un freelance a non seulement la particularité mais aussi l’avantage d’avoir un regard extérieur à votre vie d’entreprise. Plus précisément, il a la faculté d’analyser et de percevoir les atouts à mettre en avant que vous ne voyez peut-être pas ou plus, car trop impliqué dans le rythme et les exigences de rendement de votre activité. Le rôle du freelance est de guider ses clients vers le champ des possibles.
Enfin, pour moi (Amandine), faire appel à un freelance c’est aussi avoir accès à un nouveau réseau : les freelances sont généralement assez soudés et se recommandent entre eux. Il devient alors très facile de monter de gros projets pluridisciplinaires, nécessitant plusieurs compétences en faisant appel à un réseau déjà établi et de confiance.
C’est également un gain de temps considérable, vu que vous lui déléguez des missions que soit vous faites vous-même ou que vous ne faites pas mais que vous souhaitez mettre en place.
C’est aussi un gain en flexibilité et en adaptabilité, qualités premières du freelancing !
Comment les freelances justifient la valeur de leur création de contenu ?
Comme on l’a expliqué plus haut, il y a plusieurs avantages à faire appel à un ou des freelance(s) pour sa création de contenu. C’est bien gentil tout ça, mais l’article ne parlait pas de la valeur des prestations de création de contenu ?
On y arrive.
Premièrement, les freelances ont une expérience/expertise que vous n’avez pas si vous faites appel à eux. Ils pourront donc vous conseiller sur votre projet et réfléchir à la meilleure solution pour vous ! C’est déjà une sacrée plus value pour votre entreprise, car un freelance pourra vous aiguiller dans vos choix concernant votre projet.
D’ailleurs, vous l’ignorez peut-être, mais, en fonction du projet, il peut y avoir beaucoup de travail en amont (veille, benchmark, traitement de fichiers envoyés par le client…) ou en aval (maintenance, mises à jour du support, retouches…) du projet. Cela représente une partie invisible de la charge de travail d’un freelance pour son client, qui ajoute, bien évidemment, de la valeur à la prestation.
Enfin, ce qui fait la valeur de nos prestations, comme l’a dit Myriam plus tôt, c’est qu’elles sont uniques ! Chaque freelance interprète différemment votre brief, avec ses idées et son sens créatif. Le résultat proposé sera le fruit de notre réflexion, nourri et affiné par vos retours.
Finalement, n’est-ce pas là la vraie importance ? Avoir du contenu qui vous ressemble et qui est unique, comme vous et votre entreprise.
Découvrez les prestations proposées par les co-auteurs :
Amandine – Communication
Myriam – Motion design et illustration
Oseï – Webdesign
Stéphanie – Photographie professionnelle